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M'AIMER

En relisant mes notes sur mon livre de bord, j’ai été étonné de voir que « m’aimer » fut un de mes premiers mots que j’avais écrit.

S’aimer implique une réconciliation avec soi-même. J’effectuais alors un voyage intérieur, une introspection.

Une « enquête » devient nécessaire pour savoir, pour connaître, pour débusquer ce que je déteste en moi. Car avant de pouvoir à nouveau m’aimer il va falloir faire ce détour, peut-être pas très agréable, ce que je n’apprécie chez moi.

Pour y parvenir, je me suis rappelé une période bien précise et pas si lointaine où je m’aimais bien (je parle au passé. Qu’en est-il aujourd’hui ?). Cette période correspond à celle de mon premier traitement fort, celle de la chimiothérapie. Les produits qui m’ont été injectées sont considérés comme nocifs pour l’organisme. Pourtant mes bilans sanguins ont été très bons sur plan nutritionnel et immunitaires (il a fallu tout de même quelques piqûres pour rebooster les globules blancs pour les deux dernières chimios).

Qu’est-ce qui me plaisait chez moi ? Tout d’abord j’étais calme. Une chimio vous rend KO, amorphe. Je me sentais comme si j’avais une grippe (sans la fièvre), avec l’envie de ne rien faire. Mes journées se passaient donc sur mon lit, allongé, à me reposer. J’avais également besoin de silence. Tous les bruits devenaient insupportables. J’aimais ce calme que j’appréciais beaucoup. J’étais moi-même posé. Charlie Chaplin dit lui-même qu’en devenant calme il avait gagné en confiance.

 

Ce calme me permettait d’avoir une activité mentale moins intense. Je commençais à vivre, sans en être conscient, l’instant présent. C’est quelques mois après que je gouttais en conscience la puissance d’un tel moment mais nous en reparlerons plus tard.

Cette nouvelle approche de la vie me permettait d’être attentif à mes proches. Je pouvais faire attention à chacun d’eux, comme un « vrai » père.

M’aimer est quelque chose que je ne sais pas faire et que j'apprends à faire au jour le jour dans mes gestes du quotidien. Combien est-on dans cette situation ? Une des raisons peut s’expliquer par le fait que je sois pétri de la culture judéo-chrétienne qui nous rabâche que je suis pêcheur et donc mauvais. L’enfant que j’ai été et qui a entendu ce discours pendant des années, toutes les semaines, le dimanche, le croit. La phrase exacte est la suivante : « Je ne suis pas digne de Te recevoir, mais dit seulement une parole et je serai guéri ». Alors si Dieu le dit, que je ne suis pas digne d’être aimé de Lui, ou plus exactement, ce sont les hommes qui se prennent pour dieu qui le disent, à quoi bon ? Je suis mauvais et donc pas aimable. Comment alors je pourrai m’aimer si je ne suis pas bon ?

Mais Jésus a dit qu’il était important de s’aimer et d’aimer les autres. Je me suis culpabilisé de ne pas aimer tout le monde. Aimer même son ennemi nous dit Jésus ! Comment est-ce possible ?

Je dois retrouver ce qui est bon en moi pour m’aimer.

Mais je ne veux pas m’aimer comme un selfie ! S’aimer, pour moi, ne s’apparente pas à aimer son image où l’on met en exergue que son apparence, son extériorité. Mais le selfie cherche principalement à se faire aimer des autres. Je parle ici alors d’un amour intérieur, de ce que je suis, pense et sens. Charlie Chaplin parle d’un égoïsme sain.

La solution je l'ai trouvé dans mon quotidien, dans mes gestes de tous les jours. Je balaie la maison et je le fais pour qu'elle soit belle et propre. Je m'aime d'embellir notre lieu d'habitation et de protection. Lors d'une réunion familiale, je suis un convive qui contribue à une ambiance agréable, je m'aime. Je vais marcher pour me détendre et prendre soin de moi, je m'aime aussi.

Je pose alors un nouveau regard sur moi. Plus positif et plus objectif. 

Ocean Rocks
Brown Gros plan des yeux
Fille randonnée dans les montagnes

Pourquoi s'aimer 

Un très bel article sur le site "Etre soi" sur les raisons de s'aimer et les étapes à franchir. 

ETRE SOI.JPG
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