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INTRODUCTION

Ecriture et forêt

"J’écris tous les jours, je produis une matière, un objet brut, des « forêts » dans lesquelles je taille, je reprends… Parfois, je n’arrive plus à entrer dans la forêt, j’utilise alors des astuces comme le regard de l’éditeur, puis je crée un chemin didactique alors que d’autres chemins pourraient être créés, il faut choisir un axe pour un moment de transmission, et le lecteur ensuite fait lui-même son chemin et réouvre le livre."      
Cynthia Fleury (philosophe)

Pont dans les bois

Cette maladie qui m'a guéri

Le titre précédent n’a pas volonté de choquer ou de provoquer qui que ce soit. Penser qu’une maladie guérit alors que certains ont perdu une épouse, une conjointe, un mari, un fiancé, un frère, une sœur, un parent ou encore un enfant suscitant alors l’indignation et la colère. Le titre de ce livre veut exprimer le fait que la maladie du corps peut guérir la maladie de l’âme. C’est ma démarche.

La phrase de Carl Jung peut exprimer ce que je veux signifier : « La maladie est l’effort que fait la nature pour nous guérir ». Nous verrons par la suite la place importante que prend la nature dans une réhabilitation. Une autre phrase de Guy Corneau[1], pouvant paraître comme provocatrice résume aussi cet état d’esprit : « Une maladie est véritablement une solution parfaite de survie déclenchée par le cerveau ».

 

Ce livre n’est pas la solution miracle mais une démarche pour aller vers le mieux être voire le bien être. Je ne peux utiliser le mot « guérison » car je ne le suis pas. Mais je parviens à vivre, a véritablement vivre, peut-être pour la première fois. Ce n’est donc en aucun une prescription médicale mais une invitation à envisager une nouvelle philosophie de vie provoquée par la maladie, des propositions d’exemples pour que vous fassiez des liens avec votre propre vie et vos propres centres d’intérêt. Chacun trouvera lui-même la démarche qu’il souhaite crée.

Dans le mot « démarche », on trouve le mot « marche » qui peut recouper deux images. La première qui me vient est la marche à pied. Ainsi, c’est une invitation à marcher (au sens propre qu’au sens figuré), à avancer sans savoir véritablement de but et sans savoir si la route mènera quelque part. C’est le règne de l’incertitude qui devient alors le nouveau compagnon de route. La sensation peut être très désagréable car nous avons des vies où tout est sous contrôle et où l’on sait exactement où l’on va.

La seconde image est celle de la marche d’escalier. Ainsi gravir des marches peut demander des efforts. C’est le cas ici. Parfois, on n’a pas envie de faire quoi que ce soit ou la fatigue est trop grande. Mais malgré cette lassitude, il faudra monter cette marche, se bousculer, se faire « mal ».

Comme vous l’aurez compris cette démarche est active de par l’action qu’elle nécessite mais également la responsabilité qu’elle demande. Un engagement personnel est indispensable. En effet, personne d’autre que vous n’entamera une démarche pour le faire à votre place.

Ce livre s’adresse aux malades, pour ceux qui vivent une expérience similaire, pour ceux qui souhaitent s’engager dans une autre voie. Ce livre s’adresse également aux biens portants et qui veulent pas prévention changer quelques habitudes et de rythme. Mais il est vrai que la vie d’un malade en arrêt depuis un certain temps n’est pas du tout la même qu’un actif bien portant. Le rythme n’est plus tout le même (je parle du moins de ceux de la région parisienne. On voit bien qu’en province, ce rythme est moins effréné).

C’est un état d’esprit accompagné d’actions. Je ne peux dire si le mental vient avant les actions ou si c’est l’agir qui devance le mental. Faut-il avoir une mentalité avec une volonté ou est-ce que l’action entraîne la création d’une nouvelle mentalité ? Quelque soit la réponse, les deux sont liés, psychologie et physique.

Pour illustrer mon propos, je vais m’appuyer sur la radiothérapie. Sur les 24 heures d’une journée, je passe 5 minutes sous les rayons pour brûler mes cellules cancéreuses. Et les 23h55 restantes, que se passe-t-il ? Qu’est-ce que je fais ? Qu’est-ce que j’entreprends ?

Beaucoup de projets dans ma tête. Quelques-uns se réalisent. Mais là n’est pas l’essentiel. Le principal est d’en avoir. S’entreprendre dans la maladie, c'est avoir des projets, tout en apprenant.Guérir est un métier, c'est un vrai travail. 

Il m’a fallu répondre également à cette question : fallait-il que je supprime tout ce que j’avais cru jusqu’à présent ? Même si la réponse était positive, il semble presque impensable de faire table rase du passé, des croyances d’antan et recommencer une nouvelle vie, comme une seconde naissance. C’est malgré tout ce qui semble nécessaire de faire.


La base de cette démarche s’appuie sur un texte de Charlie Chaplin qu’il a écrit à son 70ème anniversaire. Il m’a bouleversé. Pour peut-être résumer et comprendre ma démarche, je m'aiderai du livre de Frédéric Lenoir, "La consolation de l'Ange" :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je crois que j'essaie de le faire et de le vivre. J'entrai alors dans un tourbillon volcanique intérieur.  

[1] « Revivre »,

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