Je me suis demandé si je devais écrire un tel article et le publier. 

Mais en écoutant les quelques retours qui me sont adressés à propos de mes écrits, je me dois le faire. Pour moi et pour celles (et ceux) qui en souffrent et qui n'osent le dire. 

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L'inceste, je ne l'ai pas subi. Pas directement. Mon père est en le fruit. Sa mère, ma grand-mère paternelle, a subi les assauts sexuels de son oncle pendant la seconde guerre mondiale. Elle avait une vingtaine d'années et lui une vingtaine de plus. Il l'avait sa nièce en garde. Et en a profité.  Ainsi que de sa soeur. 

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De cette union forcée est né deux autres filles, les soeurs de mon père. Ils ont été tous les trois placés en nourrice, à côté de leur village natal. Leur mère n'était pas apte à élever une famille. L'alcool régnait. La violence sans doute. Mon père a grandi dans cette famille adoptif quelques années. Sans l'amour véritable de sa mère et en la haïssant en retour. 

Bien évidemment, toutes ces informations, j'ai été les cherchées. Car le sujet était tabou. La honte, forcément. Effacer pour reconstruire sur du beau. Mais est-ce possible ? ...

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Je me suis lancé dans l'enseignement spécialisé pour aider les enfants en difficultés. Vous comprenez pourquoi. J'ai eu le déclic le premier jour, à la rentrée : "Je le fais pour mon père". 

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Et puis, maintenant, j'ai le sentiment, avec la maladie, que je me dois de défendre la cause des femmes. Vous savez pourquoi. Pour protéger ma grand-mère paternelle par procuration. Je me sens plus proche des femmes que les hommes. Est-ce que je fuis cette violence masculine latente ? Me sentirai-je plus en sécurité avec des femmes ? Ou alors le devoir de les protéger ? Et l'assumer ?

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Et puis quel avenir ? Moi, je ne bois pas, je ne fume pas. Je n'en ressens pas le besoin d'étouffer la peine ou de noyer la colère. Elles ne sont pas si fortes ou douloureuses. Je crois que je les ai enfouies. Comme beaucoup d'émotions et de sentiments. C'est peut-être de ce côté, qu'il faut chercher la cause de mon cancer du thymus. 

 

Mais au moins alcool et violence, mélange explosif, ne se transmettent pas à nos enfants par moi. C'est une avancée. Une évolution. Une élévation ?

 

Dans ma conception, enfants et femmes sont pour moi "Intouchables". Dans mon métier de directeur d'école, j'y étais très sensible et vigilant. Les gens le savaient, parents, enseignants. Ils savaient qu'il ne fallait pas commettre des actes maltraitants à l'égard des enfants. Sinon, j'informai les services de l'Etat avec qui j'étais très collaboratif, ce qui les surprenaient. Cette surprise montre que ce n'était pas la majorité des personnes, ce qui est affligeant. 

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Je finirai sur une chanson de Tears for Fears, "Woman in chains" (Femme enchaînée) avec quelques extraits de paroles traduites sur https://www.lacoccinelle.net/244512.html : 

 

Woman in Chains
La femme enchaînée

Men of Stone
Hommes de Pierre
 

Well I feel deep in your heart there are wounds that time can't heal
Et bien je ressens au plus profond de ton coeur qu'il y a des plaies que le temps ne peut panser

And I feel somebody somewhere needs to breathe
Et je sens que quelqu'un quelque part a besoin de respirer
 

You know what I mean
Vous voyez ce que je veux dire
 

It's a world gone crazy
C'est un monde qui devient fou

Keeps Woman in Chains
Qui maintient la Femme enchaînée

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It's under my skin but out of my hands
Je le ressens à fleur de peau mais ne peux le contrôler

I'll tear it apart but I won't understand
Je veux y mettre fin mais je refuse de comprendre

I will not accept the Greatness of Man
Je refuse d'accepter la Grandeur de l'Homme

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It's a world gone crazy
C'est un monde qui est devenu fou

Keeps Woman in Chains
Qui maintient la Femme enchaînée

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So Free Her
Alors Libère-La

So Free Her
Alors Libère-La

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