Pour observer la maladie, le cancer, et son évolution, différents scanners de contrôle sont programmés. Ils permettent de voir l'efficacité des traitements. Le temps de cet avant scanner (quelques jours avant) est particulier et vécu différemment. 

Certains s'angoissent du résultat à venir. Et d'autres, comme moi, essaient de vivre le plus "normalement" possible. Je ne vous cacherai pas une certaine impatience et la première fois, j'ai ressenti une grande déception. Je m'attendais à un résultat plus probant, une diminution de la tumeur plus importante. Mais la patience devait faire partie dorénavant de mes qualités ...

Mais, à l'inverse de certains de mes collègues, je ne ressentais pas de l'angoisse. 

Pourquoi ? 

Tout d'abord, j'écoutais mon corps. Que me disait-il ? Que me faisait-il comprendre malgré la maladie ? Je me sentais bien. Je vivais presque normalement : je pouvais respirer, manger, boire, dormir, sortir, marcher. Le rythme avait changé, c'est vrai. Je ne pouvais plus courir (au sens propre comme au sens figuré). D'ailleurs, il était sûrement salvateur pour moi de retrouver ce rythme lent. 

Et puis la seconde raison était que je ne voulais pas donner le pouvoir à ma peur à travers une image de scanner ou les propos d'un médecin. Je tenais à reprendre le pouvoir de mon mental et de mon esprit. 

Cette expérience fut pour moi un grand apprentissage car j'ai pu revisiter toutes mes peurs (et elles sont nombreuses, je dis même que c'était ma seconde peau). Mais je pris conscience que mes peurs n'étaient fondées que sur des représentations, des fantasmes transposées sur des objets, des personnes ou des symboles. Je donnais alors à ces objets, ces personnes ou ces symboles le pouvoir de me faire peur. 

L'étape pour parvenir à ce discernement est, comme je l'ai dit, la prise de conscience. Et regarder qui à le pouvoir à l'intérieur de moi.

Qui gère mes émotions ?

Les autres ou moi ?

Qui a le pouvoir sur moi ?

Mon mental, mon âme ou les autres ?

Mon intérieur ou mon extérieur ?

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C'est un travail quotidien, introspectif, progressif et une attitude jamais acquise. 

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