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Confinement et maladie: même combat ? 

Nous sommes le 16 Mars 2020 et le Président de la République vient d'annoncer, sans le dire, une période de confinement de 15 jours, qui sera sûrement renouvelée.  

Par la maladie, certains d'entre nous connaissent déjà cet enfermement physique. Les soins, comme les chimios par exemple, nécessitent parfois d'être hospitalisé plusieurs heures ou plusieurs jours. Etre enfermé entre 4 murs, dans toute leur simplicité, avec une fenêtre donnant sur le mur de l'hôpital, parfois, peut être le lot du quotidien d'un patient. 

Entraide

Pour ma part, ce huis clos personnel m'a permis de savourer toutes les simplicités de la vie et de mettre en valeur toutes les petites relations humaines. 

Tout d'abord avec mon voisin de chambre. Un inconnu qui devient un confident. Il devient un réconfort également. Mais je deviens aussi un écoutant. Il y a une entraide presque naturelle qui s'installe. 

Les infirmiers.ières, les soignant.e.s, ces personnes dévouées, avec une éthique professionnelle remarquable, d'humeur égale, à votre écoute, cherchant à vous pousser et à vous dépasser. Ce sont ces appuis qui sont nécessaires en "confinement" forcé. C'est de cet entourage qu'il faudra s'appuyer pendant cette période. 

Et puis les visites, même fatigantes pendant les périodes d'hospitalisation, si précieuses. Les sourires, les paroles parfois banales échangées sont des trésors d'humanité et de réconfort. En tant d'isolement, ils sont toujours visibles même au téléphone. 

Solitude et méditation

Et puis, il y a tous ces temps de solitude. La grande différence entre ce confinement national et une hospitalisation est bien évidement la santé et le niveau d'énergie. La majorité de ceux qui sont chez eux durant cette période d'enfermement sont en très bonne santé et les enfants déborderont d'énergie. Les malades en hôpital ont le plus souvent besoin de repos. Pour ma part, je me suis retrouvé avec moi-même. A faire le vide. Un de mes fils me demandait si je ne trouvais pas long d'attendre pendant des heures. Non, car c'était pour moi des temps de méditation improvisée

Dans ce monde agité, il est peut être temps de faire une pause. C'était un besoin. Mais tout le monde ne peut supporter cet arrêt lorsque l'on a l'habitude de bouger, de voyager, de rencontrer ... Dans une chambre d'hôpital, le voyage se fait dans la tête. L'enfermement physique permet le voyage psychique. Se créer des images selon ses besoins. Les paysages peuvent y être magnifiques et ressourçant. Et la fenêtre de la chambre devient un océan, une ligne d'horizon infinie

Une discipline de vie bienveillante

Pour avoir un peu séjourné à l'hôpital, l'hygiène était primordiale. Les infirmières nous sollicitaient. C'est un respect de soi par le corps. Donc, il fallait se lever et se laver malgré parfois la fatigue. Se changer,  s'habiller, se "faire beau", ces gestes qui paraissent anodins mais essentiels pour soi. 

Je disais qu'il fallait se lever, induisant de garder un rythme de vie "normal". En effet, il était facile de rester coucher toute la journée. Mais s'asseoir ou marcher dans le couloir permettait de garder une certaine activité, car je pouvais le faire, ce qui n'était pas le cas de tous mes voisins de chambre. 

Une nouvel état d'esprit : l'incertitude. 

Ce qui se produit avec le confinement et la maladie, c'est accepter vivre avec l'incertitude. On ne sait pas quand cessera notre confinement. Nous ne savons pas trop ce que sera la maladie. On ne sait pas ce que sera demain. Dans notre monde de contrôle permanent, la maladie balaie la certitude de la vie.

Le confinement nous montre qu'on ne sait pas et nous fait peut-être découvrir une nouvelle simplicité difficile, peut-être, à retrouver.  

Couloir hôpital
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